Ecrire, pour ne pas bouffer?

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Il est 13h30. J’ai 29 ans et 5 mois, deux enfants formidables, un homme génial dans ma vie, un job. Oh, j’ai un cerveau aussi. Il a toujours eu le privilège d’être bichonné par mes soins celui-là. C’est si important de réfléchir. De se positionner. D’exister par la pensée.

Mais je pense trop. Je pense en XXL. Mon identité? Celle d’un fantôme errant, sans corps. Toutes les calories que j’ingurgite m’aident à construire mon monde affectif, comme des pièces de Légo colorées. Je me balade d’émotion en émotion, en passant à travers les murs et les fenêtres du possible.

Ma réalité est interne. Mon point de vue, tellement égo-centré, qu’il ne cible pas l’enveloppe charnelle.

Je n’ai jamais vu mon corps.

Avant ce jour.

Et merde. 

Mon emballage craint.

Le papier cadeau est dégueulasse.

Grossier.

Epais.

Mou.

Froissé.

Sec.

Craquelé.

A vomir. 

Pour de vrai.

C’est l’anarchie dans ma tête. Mon monde s’écroule. Je dois reprendre le contrôle:

Ecrire, pour avoir la sensation de gérer.

Mettre mon corps en chantier, pour lui ressembler.

L’aimer.

M’aimer. (Peut-être)